RDC-Rentrée parlementaire et guerre à l’Est: “L’heure est grave, voire même très grave”, indiquent les chefs des institutions qui y accordent une priorité dans un esprit de collaboration lors de la session parlementaire de mars
RDC-Rentrée parlementaire et guerre à l’Est: “L’heure est grave, voire même très grave”, indiquent les chefs des institutions qui y accordent une priorité dans un esprit de collaboration lors de la session parlementaire de mars







Le Parlement RD Congolais, a ouvert la traditionnelle session ordinaire le 15 mars, après trois mois des vacances parlementaires. Au Sénat tout comme à l’Assemblée nationale, outre le contrôle budgétaire et le vote des lois, la priorité sera accordée à la situation sécuritaire “alarmante et grave” que traverse le pays, suite à l’occupation des pans entiers du territoire congolais par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23.
“L’heure est grave, voire même très grave”, s’est exprimé Sama Lukonde, le Président du Sénat congolais lors de son discours inaugural de cette session. Au-delà de l’occupation, la mesure de la gravité est dûe, du faite des “viols, pillages, tueries et assassinats, enrôlement forcé des jeunes et des enfants mineurs, déplacements massifs des populations…qui plongent les zones occupées dans une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Des faits constitutifs de crime de guerre et crime contre l’humanité”, a noté le speaker de la Chambre haute du Parlement.
Apporter des réponses dans un esprit de collaboration entre institutions


De par le rôle central que doit jouer le Parlement pour préserver l’intégrité et la souveraineté du pays, du côté de l’Assemblé nationale, Vital Kamerhe a tenu le même discours, soulignant “l’urgence d’une action collective face à la menace existentielle que représente l’offensive du M23”.
Un point de vue partagé par la Première ministre, Judith Suminwa qui a exigé cette collaboration entre les institutions, afin d’obtenir une réponse coordonnée. “Les urgences sur lesquelles nos populations attendent des réponses, nous imposent un esprit de collaboration, s’est-elle exprimée au sortir de cette session inaugurale. Sa Cellule de communication dans sa dépêche de dimanche matin, présentait la présence de la Cheffe du gouvernement à l’ouverture de cette session parlementaire, comme “la preuve du bon fonctionnement interinstitutionnel et de la bonne collaboration qu’elle a toujours voulue entre l’exécutif et les représentants du peuple”, surtout en cette période où le pays fait face à l’agression rwandaise dans sa partie Est.
Face aux crimes de masse commis par l’armée rwandaise, le Sénat a encouragé les initiatives du gouvernement qui consistent à “documenter” tous les cas de violations des droits de l’homme, afin de saisir les instances judiciaires internationales et réhabiliter l’honneur de toutes les victimes et de la Nation congolaise. Le gouvernement devra également prendre des mesures qui s’imposent pour mitiger les chocs pouvant survenir de cette situation sécuritaire.
À l'attention de l'agresseur
S’adressant aux agresseurs, Sama Lukonde dit ne pas franchir certaines lignes, mais s’accroche au processus de Nairobi et de Luanda.
“Aux ennemis de notre pays, nous disons que nous ne plierons, ni ne céderons jamais. Dans le cadre de la diplomatie, les processus de Nairobi et de Luanda sont déjà engagés. Certaines lignes ne sauront être franchies, notamment la remise en cause de l’intangibilité de nos frontières. Pour ainsi dire et par acquis de conscience, nous ne négocierons jamais la souveraineté territoriale de notre pays”, fin de citation.
Sama Lukonde et Vital Kamerhe, ont salué les avancées significatives enregistrées par le pays sur plan diplomatique et félicité le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi dont les actions ont abouti à la condamnation internationale de l’agression rwandaise, notamment par l’adoption de la résolution 2773 au Conseil de sécurité des Nations-Unies.