Forte mobilisation autour du Jubilé de diamant de la MC BENGI dans le Kwilu
Forte mobilisation autour du Jubilé de diamant de la MC BENGI dans le Kwilu
Créée en 1949, la Mission Catholique Bengi, située dans le secteur de Luniungu, territoire de Bulungu, une des missions catholiques du diocèse de Kikwit, dans le Kwilu, totalise ses 75 ans d’existence en 2025. 75 ans d’âge, ça se fête. Lors du lancement de l’année jubilaire au mois de décembre prochain, et de la fête proprement dite en 2025, la mission risque de refuser du monde. Les paroissiens et ceux qui se reconnaissent en cette mission catholique, réfléchissent déjà sur les infrastructures d’accueil. Une mobilisation générale pour les préparatifs semble être forte, aussi bien à la paroisse qu’à Kikwit et à Kinshasa.
« MC Bengi, un Jubilé du siècle sur les terres de Kasa-Mbanza : un grand publireportage d'Inter Congo Média »
Ce matin du mois d’octobre, des vidéos amateurs tombent sur nos portables. Elles sont prises par une équipe conduite par Tex Mukomene, natif de Bengi qui dit être parti à la mission sur ordre des consacrés, rencontrer les prêtres pour faire avancer les préparatifs de la fête de 75 ans d’existence de la mission catholique Bengi, laquelle fête s’annonce avec ferveur.
« Les Consacrés du diocèse de Kikwit, ressortissants de la mission catholique Bengi, m’ont chargé de venir ici à Bengi, voir les autorités paroissiales pour connaître l’état des préparatifs du Jubilé », explique-t-il en plein air, à l’attention de l’Abbé Curé Gabriel Kwolo et son Vicaire, l’Abbé Blaise, sous l’œil et l’oreille attentifs de l’Animateur pastoral, Bwiti Dada.
Sur les petites vidéos qui font le tour des réseaux sociaux, l’on constate à première vue : « Une mission catholique en ruine », laissée à l’abandon par ceux là même que la mission a formé, aujourd’hui disséminés un peu partout à travers le monde. Ces intellectuels laïcs et consacrés de ce quartier Latin qu’est le Kwilu, ont effectivement le devoir moral de se mobiliser comme un seul homme pour la cause de Bengi. Réhabiliter ses infrastructures d’accueil, afin de redonner à cette mission sa plus belle robe d’antan, avant la célébration de la grande fête, foi, de plus d’un.
Réhabiliter pour donner l'éclat à la fête
Tous travaux de réhabilitation devront commencer par cette église, la plus belle et unique bâtisse de cette paroisse Saint François Xavier, datant de l’époque coloniale et qui se trouve dans un état de vieillissement lamentable. Fissures de ses murs et tôles rouillées d’un côté, pavement et peinture débraillés de l’autre.
Pour qui veut la réhabiliter, devra commencer au niveau des marches de la cathédrale où l’on se range pour entamer la procession, jusqu’à l’intérieur, avant de lui donner une nouvelle couche de peinture. Cela ne peut être possible que grâce aux contributions de ceux qui se reconnaissent en la mission, ainsi que des bonnes volontés.
Ne regardez pas seulement l'église de l'extérieur, l'intérieur est vide !
Peut-être les gens ne se limitent qu’à contempler cette église de l’extérieur. Il faut y entrer dedans pour découvrir le pire, les dégâts.
Hélas, l’église est vide ! On y compte moins d’une vingtaine de bancs ! Tout a disparu ou curieusement “volés par certains paroissiens qui s’en sont servis pour fabriquer les meubles de leurs maisons. Incroyable”, nous renseigne avec pincée au cœur, Me Yokis Eyolamvul, un agent temporaire de la Ceni, résident à Kinshasa, en mission de supervision lors des dernières élections.
Étonné, l’homme se pose mille et une questions. Une grande église comme celle-ci avec moins de vingt bancs ? Où sont partis les bancs de cette église, aux bois noirs ? Même ceux livrés par le député du coin ? Où est-ce que les chrétiens s’assoient-ils, surtout lors des grandes fêtes comme Noël, Pâques et bientôt le Jubilé ?
En tout cas, l’heure n’est pas au procès. Mais plutôt, à la recherche des solutions. Il faut donc des gros moyens pour qu’on arrive à réussir la fête du Jubilé. Qui pour financer l’achat des Bancs ? La question reste posée.
Le couvent des prêtres, la salle paroissiale, le vieux bâtiment qui autrefois abritait le moteur, le secrétariat paroissial tenu des mains de maître pendant de longues années par feu Félicien Mandefu, une des icônes de la mission, parti dans l’au-delà comme la plupart de nos pères de sa génération, doivent être réhabilités.
D’autres infrastructures d’accueil pouvaient bien l’être, ou carrément construites au quartier Makwela pour accueillir les fidèles qui viendront de partout.
Une mobilisation générale décrétée
Sur place à la paroisse, tout comme à Kikwit et à Kinshasa, la mobilisation est bien réelle. À la mission, les prêtres disent déjà avoir saisi Mgr Timothée Bodika Mansiyai, l’évêque de Kikwit qui dira la messe jubilaire et attendent sa réaction par rapport à son agenda.
Dans l’entre temps, les paroissiens s’organisent : « Nous avons déjà constitué des commissions d’organisation en y associant les responsables des différents centres paroissiaux de fin fond de la mission. L’Institut Loano étant partie prenante aux festivités, devra lui aussi constituer ses commissions d’organisation. Mais sachez que de toutes ces commissions, celle liée aux infrastructures est la plus importante et la plus urgente de toutes », fait savoir l’Abbé curé, Gabriel Kwolo. Pour l’heure, avec les moyens de bord, les prêtres ne s’attèlent qu’à des petits travaux d’assainissement et de maintenance de ces infrastructures.
À Kikwit, sous la coordination des Consacrés (Religieux et religieuses ressortissants) et de sieur Christophe Ngyangi, des bonnes volontés qui requièrent l’anonymat pour l’instant, se manifestent déjà pour financer tels ou tels travaux.
« Je vous annonce premièrement, l’engagement de certains partenaires qui veulent évoluer dans l’anonymat, et qui se sont déjà manifestés pour prendre en charge telle ou telle tâche à réaliser. Ils veulent voir les images de la mission, ses infrastructures dont la salle paroissiale et le devis pour qu’ils s’en chargent. Deuxièmement, une de nos sœurs, s’est engagée à construire la Grotte et veut connaître le lieu où elle sera construite. Il y’a déjà quelques matériaux comme des pierres déjà rassemblées sur place à la mission. En outre, un de nos enfants a déjà souscrit pour la peinture à mettre à l’église. Il nous a demandé d’entrer en contact avec le peintre qui a déjà accepté l’offre de service. Il y’a aussi des amis qui ont un projet et veulent voir les images de la mission pour s’y engager », fait savoir l’émissaire des consacrés. Ce dernier propose, par ailleurs, que la réhabilitation de la maternité de Bengi, œuvre des Italiens avec le Père Grégo, soit relancé. Pour cela, l’on devra rétablir le jumelage entre Bengi et la ville Italienne qui l’a réalisé, en se servant du placard d’inauguration encore affiché à la maternité.
À Kinshasa, la mobilisation se fait autour de Tex Mukomene, Landry Kiniangi, Jacques Kabata, et de chaque ressortissant pris individuellement.
Les Diplômés de Loano, ne sont pas en reste. Grâce au dynamisme de ce même Jacques Kabata Minkamina, ce jeune homme de courte taille, sage, courageux et aux verbes faciles, se démarque dans la mobilisation sans complaisance.
Pas plus longtemps que la semaine dernière, ce dynamique jeune homme a surpris les prêtres en pleine nuit avec un lot de livres, une contribution des diplômés de Loano, destinée à leurs cadets. Aussitôt le PV de réception signé la nuit même, l’homme est reparti sur Kinshasa, sans autre forme de procès, promettant d’y revenir avec d’autres équipements, dit-il.
L'Institut Loano, un mouroir qui attire toutes les attentions
En marge du Jubilé, l’Institut Loano faisant partie des organisateurs, doit servir de cadre pour la tenue des Conférences, expositions et autres manifestations durant l’année Jubilaire. Ses infrastructures qui laissent à désirer, doivent elles aussi attirer l’attention de la communauté.
L’Institut a besoin des tôles, ciments, peinture et accessoires de construction pour redonner vie à ses bâtiments (salles des classes et dortoirs) actuellement délabrés.
À l’Institut Loano, on trouve un grand bâtiment bien tôlé, mais inachevé. (Don de l’honorable Guy Mikulu). Il devra être fini pour servir de salle polyvalente pour plusieurs activités. Il faudra également penser à équiper les salles de classes en bancs pupitres, en matériels didactiques…et même ses dortoirs qui ont accueilli presque deux générations maintenant et qui se reconnaissent en lisant ce post.
Vivement la relance de l'Internat
Les anciens Internes, se rappellent de la cuisine de Papa Nzambisa, de Ma Rose, du temps du préfet Kipoy Onti Bur, la belle époque. L’Internat devra être relancé, estime l’Abbé préfet qui, sur sa liste, compte plus d’une dizaine d’élèves internes.
Pour cela, il leur faut l’équipement de cuisine (bon marché actuellement) et plus tard, on devra penser à les approvisionner en bien de première nécessité, à titre des Dons (bon marché également). Voilà, un autre chantier sur lequel les bonnes volontés peuvent intervenir…
Agir ainsi, susciterait encore un engouement des élèves à la mission et de nouvelles vocations, estiment les paroissiens.
L’électricité est bien présente à Bengi, un atout de taille
« Je vous informe que le courant de notre groupe électrogène, don de l’honorable Guy Mikulu, est déjà arrivé ici à l’école. Ce qui nous manque, ce sont des câbles d’installation », indique l’Abbé préfet.
Avoir de l’électricité dans l’Arrière-pays, cette matière rare, est une aubaine à capitaliser. Il faudra penser à fournir du carburant à la mission, un autre grand chantier à prendre en charge par les bonnes volontés.
Les photos des captures d’écran d’amateurs, reprises sur ce papier sous lecture et bien légendées pour permettre à chacun de voir de quoi l’on parle, sont suffisamment révélatrices d’une mission en ruine qui attend fêter son anniversaire de création.
Pour quiconque veut que le Jubilé de 75 ans d’anniversaire de cette mission soit fêté avec faste et que des opportunités d’investissement et de développement s’ouvrent à la mission, durant les vingt-cinq prochaines années d’avant son centenaire, il y a donc nécessité de saisir l’occasion qui s’offre, pour que les communautés locales présentes et à venir dont tout le monde se reconnait, vivent la modernité, au même titre que les populations urbaines.