RDC-Conflit : L’Ituri crit au secours face aux massacres perpétrés par les groupes rebelles

RDC-Conflit : L'Ituri cri au secours face aux massacres perpétrés par les groupes rebelles

Pendant que le gouvernement Congolais signe l’accord de principe à Doha avec l’AFC/M23 pour le retour de la paix au Nord et Sud-Kivu, en Ituri, les menaces des rebelles de la Coopérative pour le développement du Congo CODECO et de la CRP de Thomas Lubanga, se font de plus sentir dans le territoire de Djugu et au littoral du Lac Albert.

 

Pas plus longtemps que dans la mi-journée du lundi 22 juillet, la milice Codeco a fait incursion dans plusieurs entités du territoire de Djugu, comme Lopa, Nizi et consorts, causant des pertes en vies humaines et les pillages des biens des populations qui lancent des cris d’alarmes.

 

“Que les autorités compétentes s’occupent de cette situation et fassent preuve de leur force pour que la paix revienne dans les différentes zones actuellement sous menaces des rebelles”, crient-elles. Cette souffrance, est vécue par certains élus du peuple, actuellement en vacances parlementaires qui s’inquiètent et dénoncent.

Ituri, une urgence nationale !

Paul Babangu, député national élu de la circonscription d’Irumu, s’inquiète. Il appelle au renforcement de la mutualisation des forces conjointes des Fardc et de l’UPDF, l’armée Ougandaise.

 

“Ces forces constituent une réponse immédiate et capitale face à l’insécurité qui sévit actuellement en Ituri”, soutien-t-il. Selon lui, il est important que cette collaboration soit encadrée dans une transparence générale, notamment en ce qui concerne les objectifs, les modalités et la durée de l’intervention lorsque des mouvements suspects sont identifiés.

 

Ces mêmes inquiétudes sont partagées par son collègue de Mambasa, l’honorable Jefferson Abdallah qui va plus loin, qualifiant par contre ces opérations “d’inefficaces et contre-productives”.

 

“L’Ituri se meurt. Je prie et je supplie le Président de la République de tourner personnellement son regard vers l’Ituri”, lance-t-il, estimant qu’il y a “confusion autour des opérations militaires sur terrain” et qu’il vaut mieux prévenir que guérir.

Fin juin dernier, les rebelles de Codeco, avaient pourtant signé, un accord de paix, sous l’égide des autorités provinciales, avec d’autres groupes armés comme le FRPI, FPIC dit Chini ya Kilima et Chini ya Tuna, auxquels s’étaient joints, deux jours après, le groupe d’Autodéfense Zaïre et MAPI.

 

Mais au regard de l’incursion de la milice Codeco dans un site des déplacés le jour même de la signature de l’accord, le président de la Société civile, Charité Banza doutait déjà de la sincérité des parties prenantes à l’accord de paix qu’il qualifiait de théâtre.

 

Mais, en se basant sur le rôle du PDDRCS dans le pays, lancé précisément en Ituri, les représentants de la population Iturienne au Palais, appellent au bon sens et préconisent pour ce faire, une approche totale, incluant la démobilisation et le désarmement, mais également la bonne gouvernance afin d’instaurer une paix durable partout dans la province.

Les médias interpellés

Dans un communiqué de presse, l’un de ces représentants de l’Ituri, l’honorable Iracan Gratien de Saint-Nicolas, élu de Bunia-ville, fustige le “silence des médias”, et les accuse de “complicité morale” face au drame que vit l’Ituri.

 

“Depuis plus de deux semaines, des crimes de masse sont perpétrés dans le territoire de Djugu en Ituri. Des civils abattus à bout portant, des églises profanées, des villages entiers incendiés, des femmes et enfants déplacés, des communautés en larmes abandonnées. Et pourtant, le silence des médias nationaux et internationaux est assourdissant”, écrit ce député. Il interpelle particulièrement les médias publics, ceux en ligne, les influenceurs et autres voix publiques sur les réseaux sociaux, de faire de la situation de l’Ituri, une “urgence nationale”.

ICM, Claude Kisembo/Ituri.

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