Chers Éditeurs des Journaux, le marché des journaux se meurt
Chers Éditeurs des Journaux, le marché des journaux se meurt







Chers Éditeurs des Journaux,
Vous avez tué le marché des vendeurs des journaux, votre propre marché sur les trottoirs à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Hier, attaché dans un cabinet politique, j’achetais beaucoup de journaux pour la revue de presse du cabinet. Et ces journaux étaient exposés dans les salons et bureaux des autorités. Le gain de ce marché vous revenait.
Aujourd’hui, ceux qui assument encore cette fonction dans des cabinets, entreprises et autres institutions, n’ont pas besoin d’acheter votre journal. (Avec réserve !).
Parce qu’au lieu de les laisser acheter pour que vous trouviez votre gain, c’est plutôt vous-mêmes qui les leurs offrez gratuitement vos journaux, via leurs téléphones, en la faveur des plateformes des réseaux sociaux.
Plusieurs fois, j’ai été interpellé par les vendeurs des journaux de Victoire :
“Président, vous n’achetez plus, vous ne lisez plus…”
Comme moi, nombreux sont ces passants du hier et d’aujourd’hui qui n’ont plus l’habitude de s’arrêter un peu et lire, n’infus que le titre, encore moins d’acheter vos journaux.
Les plaintes des vendeurs et résistance des marchés d'outre-mer

Vos vendeurs se plaignent du désintéressement du public sur vos produits exposés à même le sol, et enregistrent encore et encore beaucoup d’invendus. Ils vous indexent d’être à la base de cette situation par votre distribution en ligne. Mais, ils n’en peuvent rien, parce qu’ils sont là depuis des décennies.
C’est vrai, avec la digitalisation, personne ne veut disparaître, mais tout le monde contribue à la disparition du vieux marché des journaux qui, pourtant, a accompagné le Congo sur son chemin de la démocratisation.
Curieux que cela puisse paraître. Ailleurs, au Mali, Sénégal, Cote d’ivoire…pour ne pas perdre les économies des médias issues des ventes en étales, ce marché tient encore debout… Qu’ont-ils fait pour résister ?
Chers Éditeurs,
“De grâce, ne nous privez pas notre pain quotidien en ligne pour l’instant, en attendant une éventuelle réflexion que vous pourrez mener sur cette question, qui va de l’intérêt de vos médias”, conclut InterCongo Média, observatrice en cette saison sèche de fin juillet.