Hommages à Paul Malembe Tamandiak, le Patriarche de l’Isti-Ifasic-Unisic, cette école des journalistes au Congo-Kinshasa
Hommages à Paul Malembe Tamandiak, le Patriarche de l'Isti-Ifasic-Unisic, cette école des journalistes au Congo-Kinshasa







Septembre, est un mois porte bonheur parce qu’il m’a vu naître, à son troisième jour. Un mois de lumière pour ma vie. C’est aussi, malheureusement, un mois sombre, à son 5ème jour, parce qu’il me rappelle la disparition de mon Père biologique, Bwiti Mondo Vincent. Et c’est encore en septembre, à son premier jour, que mon Père scientifique, je cite Paul Malembe Tamandiak, a été rappelé auprès du Père Céleste.
Ce mois pourtant de lumière, a gâché depuis, la célébration de mon anniversaire de naissance, devenant ainsi un mois de septembre noir. Parce que partagé entre la joie d’y être né et la douleur des décès presqu’à la même semaine de ces êtres si chers. J’ai toujours eu de la peine à choisir entre la célébration de mon anniversaire de naissance et de ce décès.
Pris de courage ce jour, je rends ainsi hommages à ces deux illustres disparus, Bwiti Mondo Vincent et Paul Malembe Tamandiak, au détriment de mon anniversaire de naissance qui se passe dans la méditation, tout en remerciant ces centaines d’amis qui m’encouragent à vivre ma foi chrétienne en observant toujours la croix du seigneur.
Dans les lignes qui suivent, je joins ainsi mes hommages, à ceux d’un des aînés de notre Alma mater, Kileba Pok-a-Mes, qui, à l’annonce du décès du Patriarche Malembe, qu’il appelle affectueusement Mbuta (aîné), a connu une “Constipation”. Oui, il se dit être “constipé”.
Mbuta Tamandiak, je suis "constipé"

Depuis ce matin de lundi 1er septembre que j’ai appris la nouvelle du retour éternel du patriarche Malembe Tamandiak auprès de son Créateur, je suis “constipé”.
Constipé parce que je n’ai pas réussi à placer un seul mot sur aucun support. Ni sur la plate-forme “ISTI-IFASIC” des anciens de cette grande école que Paul Malembe a créée voici déjà 51 ans, ni dans “les Quinzards”, cet autre groupe de la 15ème promotion de l’ISTI à laquelle j’appartiens, ni même dans “UNPC RDC” qui rassemble journalistes et autres professionnels des médias venus de divers horizons.
Je n’ai même pas réussi à pondre le papier historique que je commençais à tapoter sur le clavier de mon desktop, aidé dans ma constipation par la SNEL qui est venue me donner une raison supplémentaire d’abandonner.
Ce que j’ai vite fait; laissant tomber mon édition papier que d’ailleurs l’ancêtre ne lira pas…Constipation, confusion, indigestion, dans ma tête, les images se bousculent et s’entrechoquent, les mots pour le dire ne viennent pas.
Je prends pêle-mêle images et mots et vous laisse la latitude de les distinguer. La barbe, le barbu, ba petits, leke, eh mwana, Malembe Tamandiak professeur wordinaire, cabalistique,… Pêle-mêle…
Mais dans l’ordre, la discipline et le savoir, c’est une véritable armée que le “commandant” Malembe -aucun grade de ce qui existe ne saurait garnir ses épaules-; a levée depuis 1974. Une armée puisque d’ailleurs plusieurs promotions se désignent “bataillons”. Il a veillé au grain pour qu’aucune semence passée par son moule ne soit génétiquement modifiée même au plus fort du parti-Etat.
“La Pègre”, un “journal anarchiste paraissant à l’improviste” mais tout de même, modèle achevé de la satire, sur le terreau de laquelle la presse a fleuri, au long des âges, pour que la cour royale ne se nourrisse pas que du griotisme flatteur, “La Pègre” donc a obtenu droit de cité sur Colonel Ebeya…dénudant au passage les travers des enseignants, révélant les détails sordides des étudiantes, peignant l’inamovible DG Malembe tantôt comme un gourou tantôt comme un autocrate.
Pêle-mêle…pour me guérir de cette “constipation”. Me revient à l’esprit cette ultime rencontre. Sur le parvis de l’église Notre~Dame de la sagesse de l’université de Kinshasa, je croise le barbu bien drappé dans sa toge.
Je m’incline révérencieusement comme tout élève devant son maître. Comme à son habitude, il me lance à la figure en langue kikongo : “leke mwana ya mbi” (mauvais garçon). Puis d’un ton moins menaçant ; “J’ai besoin des noms de tous les secrétaires généraux de l’UNPC depuis le début. Je termine un ouvrage…”
Visiblement, il n’a pas bonne mine. Ses mains sont tremblantes mais il tient à la cérémonie qui va suivre. Ce sont les obsèques du prof Mupapa Say.
Et pour moi, cette épiphanie sera la dernière du barbu. Je n’en peux plus. Suis constipé. Dommage pour moi, l’ancien infirmier de Bonga Yassa qui voulut devenir médecin après une vocation sacerdotale étouffée dans l’oeuf, ne pourra me soigner.
Il y a longtemps qu’il a troqué la seringue contre le micro. Et puis il est même devenu mangeur de craie. Commandant, commandeur, guide, maître, conseiller, va!